En voyant ces lieux, on ne conçoit qu'une pareille idée
ait pu germer dans l'imagination d'un homme encore moins comment elle
a pu être mise en exécution.
Les restes du château consistent dans une tourrectangulaire qui
devait avoir sept étages, dont le plus haut et le plus bas étaient
voutés. Sa hauteur approche les 20 mètres, ses murs sont
épais, très solidemment construits avec revêtement
intérieur et extérieur de pierres taillées au marteau,
de moyenne grandeur, disposées en assises régulières.
A coté de la tour, à gauche se trouve une autre corp
de batiment qui devait avoir trois étages, dont le plus bas était
vouté et servait , dit-on, de chapelle.Rien n'indique cet usage
et il est plus problable que c'était le cellier. Le mur de derrière
était formé par la paroi même du rocher. A coté
se trouve un précipice plongeant sur la rivière et sur
un gouffre béant que l'oeil nu ne mesure qu'avec effroie. Les
fondations reposent sur des engravures faites dans le rocher de main
d'homme en en suivant les sinuosités et ont au pied un talus
considérable. Ce n'était qu'à plusieurs mêtres
de hauteur qu'on avait pu gagner sur le rocher un plafond de quelques
mètres carrés.
A droite de la tour, il se trouve encore un autre batiment effondré
sur lui-même; on arrivait à ce donjon par une sentier difficile
formé en partie par une saillie du rocher et en partie par un
mur qui a disparu et dont les matériaux ont servi à la
construction et au service de la tour et de ses dépendances.
Aujourd'hui, on y arrive par une petit sentier presque impraticable
et par des marches gravées dans le roc; marches qui, peut-être,
servirent autrefois de fondations du mur dont nous venons de parler.