- Distance : 571,71km
- Dénivelé Montant : 8129m
- Dénivelé Descendant : 8213m
- Alt. max. : 268m (Col du Marhalla)
Comme l’année dernière nous embarquons notre blessée en rééducation suite à une fracture tibia-péroné. Elle nous suivra avec la voiture balai sur ce périple.
Sur ce millésime 2022, nous avions 2 options : soit faire Morlaix -> Mont Saint Michel soit faire une boucle dans les côtes d’Armor.
On a choisi la seconde parce que faire 700km A/R pour aller récupérer nos voitures à Morlaix en fin de périple ne nous tentait pas trop.
On s’est également intéressé au tracé à peine un mois avant le départ et comme on ne fait plus que de l’hébergement en dur, l’organisation n’a pas été évidente.
Trouver des gîtes d’étapes à la nuitée et disponibles pour 5 personnes tient du parcours du combattant.
Je rappelle que nous sommes des touristes à vélo et non des cyclotourismes chevronnés. Notre plaisir tient donc d’un mixte entre visites/échanges/dialogue et cyclisme tranquille. Et force est de constater que cette année le plaisir y était moins. Trop de chose à voir et une large impression d’en avoir raté beaucoup.
On se sent obligé de revenir.
Point de départ
Un ami nous a proposé de garder nos voitures à Bugeles près de Penvenan. Nous lui en sommes reconnaissant à vie.
Le point de départ de cette 1ère étape fut donc Lannion. Seul hébergement trouvé à proximité de Penvenan. Nous élisons domicile sur le bord du Léguer dans Airb&b tenu par Pascale & Philippe.
J1 – Lannion -> Morlaix
Et quelle que soit la direction que l’on prend cela monte raide dès la 1ère minute de vélo. Une fois le plateau commercial passé, on roule sur des routes de campagne à discuter avec les vaches et humer l’ensilage et l’épandage de champs. Même si la sécheresse a bien touché la Bretagne aussi, on reste étonné que cela soit aussi vert.
Arrivé vers 11h30 à la mauvaise porte du château de Rosanbo, nous devons en faire le grand tour de la propriété pour accéder à la visite sympathiquement commentée. A 12€ l’entrée, nous avons été heureux d’y trouver une salle aménagée dans l’écurie et des tables de jardin pour pique-niquer et nous désaltérer dans des sanitaires propres mis à disposition.
Chose qui n’est pas indiqué à l’entrée. Nous avions donc une 15aine de tables à notre seule disposition.
Puis nous sommes reparti vers Morlaix en évitant les routes circulantes et les grandes montées. L’arrivée sur Morlaix est ponctuée de belles maisons sur tout le parcours pour rejoindre le centre-ville et surtout, l’office du tourisme avant sa fermeture afin de finaliser la réservation du bateau pour l’île de Batz. Office qui possède une cours intérieure ombragée au 1er étage très agréable.
Puis on longe la rivière de Morlaix sur bâbord pour rejoindre l’auberge de jeunesse superbement tenue. Espace cuisine à disposition, espace vélo sécurisé et chambres de 5 couchages.
J2 – Morlaix -> Saint Samson
Étape courte par excellence puisque 2 visites prévues et un hébergement très en amont de Le Diben où nous devons prendre le bateau pour Batz le lendemain.
Nous déambulons le matin dans la ville de Morlaix en passant par l’aqueduc, les petites ruelles et visitons la maison dite « de la duchesse Anne ». Superbe édifice soit dit en passant.
La ville a du charme mais donne une impression qu’elle se meurt. Peut-être le fait qu’elle soit engoncée dans une vallée très étroite.
Déjeuner dans une crêperie (2h pour le service de 2 crêpes)
Vers 15h, on repart direction le « Cairn de Barnenez » et au diable le vélo maritime. Nous préférons longer la rivière de Morlaix jusqu’au pont du « Dourduff en mer » où nous retrouverons l’EV4.
Le Cairn est immense et la visite superbement commentée.
Nous repartons enchanté rejoindre l’EV4 puis poursuivre vers Saint Samson où nous avons réservé 2 chambres dans le gîte d’étape « Maison de Kerdies ». Cuisine et jardin à disposition.
J3 – St Samson -> Ile de Batz & retour.
Journée visite de la baie de Morlaix et de l’île de Batz. Inutile de payer un passage de vélo sur le bateau (16€/vélo).
L’île de Batz, ce sera notre première randonnée à pied. On s’extrait rapidement du débarcadère pour se balader dans les landes et champs. Point d’orgue de l’île, le jardin « Georges Delaselle » nous en met plein les yeux. Magnifique avec son espace plantes exotiques très ombragé par cette forte chaleur.
Nous repartons avec une brume qui se lève sur Roscoff au loin et qui nous rattrape rapidement. On y verra plus à 10m jusqu’à Le Diben.
C’était rafraîchissant après la chaleur de la journée !
J4 – St Samson -> Locquirec
Départ le lendemain pour St jean du doigt en passant par l’anse de Le Diben et ses épaves, Tregastel et Plougasnou.
A St Jean, nous visions l’église en visite et y avons trouvé, en plus, la table de pique-nique idéale pour déjeuner (bien cachée).
Puis nous longeons la côte hors EV4 jusqu’à Locquirec puis l’île Blanche où nous déposons nos affaires pour poursuivre jusqu’à la pointe « Beg Douars » où une charmante passionnée de la mer va nous apprendre tous les trésors de la plage à marée basse.
Retour à l’île blanche Manoir déjanté du début XVIIème agrandi par la femme d’un richissime anglais (M. Norton) au début XXème et repris par une congrégation de sœurs en 1924 qui elles-mêmes finiront par déléguer la gestion de l’hébergement à une association.
Vue d’en face à Sainte Barbe, le manoir à l’air posé sur une île alors que l’on est bien sur la terre ferme. D’où son nom.
La demi-pension y est obligatoire. C’est simple mais très bon.
J5 – Locquirec -> Trebeurden
On suit l’EV4 jusqu’à St Michel en grèves où nous décidons de prendre par le bord de côtes et non par l’intérieur des terres (EV4) et lors de notre bifurcation nous découvrons la charmante église de St Michel en bord de plage. Plage que nous traverserons à vélo en limite de marée montante (1/4h plus tard, on ne passait pas, c’est dire à quelle vitesse elle monte).
On roule sur des petites routes tranquilles jusqu’à arriver à Yaudet et là, le flash. Quelle vue, quelle beauté !
Mais quelle côte à monter aussi.
Un peu avant le parking visiteur, on y trouvera une grande table pour déjeuner.
On retourne sur les rives du Léguer à Lannion. Rive gauche pour rejoindre le pont, puis rive droite pour rejoindre le chemin de halage (on ne voulait pas suivre l’EV4 qui grimpait immédiatement). Et bien ce chemin de halage est interdit aux vélos. Un riverain nous l’a bien fait comprendre.
On raccroche l’EV4 vers Ker Uhel et on file vers Trebeurden où notre gîte d’étape « auberge de jeunesse » face à l’île Toëno nous attend.
Dortoir à 5, sanitaires propres. En revanche, la cuisine collective est limite et le local à vélo spartiate. Mais l’accueil est sympathique.
J6 – Trebeurden -> Louannec
Départ vers l’île Grande (circuler, il n’y a rien à voir. A faire à pied éventuellement). Nous passons par le Menhir de Saint Uzec puis sortons de l’EV4 pour aller voir Landrellec et nous rattrapons l’EV4 au niveau du dolmen de Kerguntuil pour la quitter illico presto et aller déjeuner à l’île Renote en traversant Tregastel. Rendez-vous était pris pour aller prendre un café avec un ami à Tregastel mais mauvaise synchro, il n’était pas encore revenu de sa balade en kayak de mer avec ses filles. Partie remise nous devons continuer.
On file sur Ploumanac’h faire une grande balade à pied sur la côte de granit rose et repartons enfin pour Louannec en évitant Perros-Guerec.
Notre logement « Arti » est un Airb&b tenu par des artistes.
C’est fonctionnel mais l’arrivée étonne avec les créations exposées dans le jardin.
J7 – Louannec -> Pleubian
L’objectif était de visiter Tréguier et les jardins de Kerdalo.
On a donc pris l’EV4 jusqu’à Plouguiel où nous avons trouvé une table sur le bord du Guindy pour pique-niquer.
On repart en empruntant la passerelle menant à la route de Treguier où l’on visitera la cathédrale, le cloître et le haut de Treguier.
Sur le chemin de Pleubian, les jardins de Kerdalo ont apporté une grande balade pédestre ombragée. Ça vaut le détour même si le jardin a pris un choc avec la sécheresse au grand désespoir de la propriétaire qui a vu ses dernières plantations ne pas prendre.
La trace vers Pleubian fut une balade hors EV4. Et surprise à l’arrivée, notre réservation aux « chambres du Sillon » n’avait pas été prise en compte.
La patronne s’est arrachée pour trouver une solution et nous avons profité de la cuisine du restaurant entièrement à notre disposition ainsi que la salle à manger pour déguster un crabe de 1,8kg acheté à la poissonnerie d’à côté.
Accessoirement, Pleubian est un village vivant avec de vrais commerces.
J8 – Pleubian -> Ploubazlanec (Paimpol)
Objectif : être au plus proche de l’embarcadère pour l’île de Bréhat.
Un petit détour par le sillon de Talbert, un passage express à Lézardrieux, visite non moins express de 3 rues de Paimpol bondées de monde et nous atterrissons à notre hôtel en amont de Ploubazlanec.
Garage fermé pour les vélos et rien pour manger, nous vidons la voiture et allons visiter la pointe pour atterrir au restaurant de Porz Even « le Mée » également appelé « Gaec » où nous dégustons des huîtres chaudes et des moules.
J9 – Île de Bréhat
Journée randonnée à pied. Les vélos restent à l’hôtel où nous retournerons le soir.
Grande balade sur l’île où nous visiterons la verrerie, le moulin à marée et la chapelle Saint Michel.
C’est noir de monde en ville au moment où l’on repasse prendre un café.
Bref, journée sans voiture à nous coller.
J10 – Ploubazlanec -> Saint Brieuc
Re-passage express à Paimpol pour filer vers l’abbaye de Beauport. En cours de réhabilitation certes mais une guide très intéressante et passionnée.
On poursuit pour pique-niquer à Lanloup où une « roulotte » prodigue quelques plats très courus.
Pas moins de 3 cyclotouristes féminines solitaires rencontrées à cette halte.
Après c’est de la route jusqu’à St Brieux avec quelques paysages à Blinic. Mais surtout, à Saint Brieuc, une descente vertigineuse hors EV4 vers le Gouet que nous traversons par le pont pour remonter façon VTT sur the côte à 15% afin de rejoindre notre auberge de jeunesse. Petit manoir restauré au calme.
J11 – St Brieuc -> Plévenon (Frehel)
Objectif : être au plus près du cap Frehel et du fort la Latte pour faire le sentier des douaniers à pied.
J’allais oublier, depuis un peu avant St Brieuc, cela devient le royaume des passerelles et ponts dédiés aux mobilités lentes.
A part cela, nous avons tracé jusqu’à Carual où une amie nous avait invité à déjeuner. Bref, on a glandouillé toute l’après-midi à regarder les nombreuses activités de la plage et disserter sur les futures éoliennes dont le cablage en mer a commencé.
En fin d’après-midi nous sommes repartis pour aller au plus près du cap Frehel avant de bifurquer vers Plévenon où notre gîte étape « gîte d’étape Domaine de l’entre-deux » nous attendait. Au même titre que le resto « la Mée », c’est tenu par un Groupement d’Agriculteurs et c’est très bien monté.
Chambre dortoir en bas et mezzanine en haut, sanitaires collectifs propres, cuisine et salle à disposition.
Remise fermée pour les vélos. Les randonneurs équestres ont même un champ pour leurs chevaux.
J12 – Plévenon -> Créhen
Nous avons rejoint à pied le sentier des douaniers pour aller au fort La Latte.
Visite et retour au gîte pour y déjeuner avant de repartir pour Saint Jacut de la mer juste pour voir.
On redémarre et après avoir traversé l’EV4, enfin une vraie belle voie cyclable digne de ce nom va nous amener à Créhen. On y roulera sans appréhension des voitures.
Notre logement est au sein d’une congrégation religieuse « Divine providence » qui n’a ouvert que pour nous. Chambres tout confort. Une cage d’escalier pour les vélos.
Pas de cuisine à disposition. On avait réservé la crêperie « le presbytère » à côté mais il faut faire le tour de la propriété de 14ha à pied. Autant dire que l’on avait un peu de retard mais eux aussi.
J13 – Créhen -> Trebry
Après un petit bout en chemin de halage, de la route, que de la route jusqu’à Jugon-les-Lacs. On fera le tour du marché et de la ville avec quelques belles maisons.
On repart pour être à midi à Trebry. En gros 40km avalés dans la matinée.
On déjeunera sur l’herbe (sèche) au pied de l’église en attendant que l’on nous ouvre le gîte d’étape communal.
La ville a monté ce gîte pour des groupes de randonneurs et VTTeurs.
C’est bien fait et complet au niveau équipements .
J14 – Trebry -> Guingamp
Objectif : passer à Moncontour
On a trouvé qu’un hôtel à Guingamp pour se loger. A l’origine, on ciblait Chatelaudren.
Moncontour, on y est arrivé vite et que la montée est raide quand on se trompe de chemin. Visite rapide et nous repartons pour avaler les km et arriver à Guingamp en fin d’après-midi. Douche rapide, et balade dans la ville qui est très jolie suivi d’une crêperie au service d’une lenteur….
J15 – Guinguamp -> Plouguiel
Objectif : la roche jagu au-dessus de Pontrieux.
On a évité la route de Pontrieux du fait que l’on était un dimanche de retour de vacances. Donc on n’est pas passé par Pontrieux et on le regrette bien.
Direct au château de la Roche Jagu par la campagne. Arrivé sur place, le coin vélo est au niveau des parkings voitures à plus de 200m de l’entrée. Les handicapés doivent eux aussi se taper les 200m comme ils peuvent.C’est plus que limite.
Cela gâche un peu la majesté du lieu au niveau envie de le faire. On fera le château et les abords, mais pas les jardins.
On y pique-niquera sur l’herbe sèche en proximité des parkings.
Et nous voilà reparti pour Plouguiel en repassant par Treguier où notre visite express précédente nous avait fait rater la plus belle rue (Ernest Renan). Du coup, arrivant des quais, il a fallu la monter au milieu des touristes.
Et on redescend vers les quais pour aller chercher le pont et repasser le Guindy.
Et là, au lieu de prendre la route circulante, on va chercher la rue de la vieille côte pour monter à Plouguiel et cette dernière du circuit fut une tuerie (12 à 15%).
Heureux d’arriver à notre dernière étape « Yourtes d’hôte ». C’est bien une yourte, c’est confortable. C’est le décor autour qui demande à être remanié. C’est « exotique ». On y boira une bière et dinera au milieu des poules.
Conclusion
La Vélo Maritime (EV4), c’est 90% de voies partagées avec les voitures qui ne respectent pas le 1,5m entre nous et eux. Les Allemands et les Hollandais sont circonspects pour être poli sur la terminologie « voie verte ». D’ailleurs elle est appelée « VéloRoute » et non « voie verte » On a été beaucoup plus tranquille lorsqu’on s’en est éloigné.
Au niveau des visites, on est passé mais on n’a pas flâné ni pris notre temps. A certains moments, c’était plus courage fuyons (ex. Paimpol).
Retenons quand même le positif : les cotes d’Armor, ce sont de beaux paysages marins.
Au niveau des étapes, c’est du lourd en km et en dénivelés positifs également.
Au niveau crêperie, on en a fait 4 et à chaque fois, un service d’une lenteur… préférez les fruits de mer.
Les cotes d’Armor sont à faire et à refaire peut-être sous forme de pétales avec un point fixe changeant tous les 3j et en rayonnant autour de ce point afin de tout voir et d’apprécier à sa juste valeur.
Dernier point : autant dans le Morbihan et le Finistère il n’y a pas une table de pique-nique pour espérer déjeuner à l’aise, autant elles foisonnent dans les côtes d’Armor et ce fut bien agréable d’en trouver si facilement. Cherchez le terrain de pétanque, vous y trouverez souvent une table.
Qui a dit qu’il pleuvait en Bretagne ?
14 jours de vélo et pas une goutte d’eau. Heureux sur ce coup parce que les 2 jours suivants la fin de notre périple ce fut le déluge.
La petite critique
Le site des Côtes d’Armor qualifie la VéloMaritime sur son territoire comme suit :
A part Tréguier et l’abbaye de Beauport, il faudra s’écarter sérieusement de l’EV4 afin de voir les sites remarquables proposés.
Ce que l’on avait décidé de faire dès le départ. Bien nous en a pris